La musique zouk a été créée au milieu des années 70 en Guadeloupe et Martinique. Petit à petit elle s’est répandue en France. Mais qui est à l’origine du zouk ?
Démonstration de danse zouk dans la cour du collège Romain Rolland, le 4 février 2016.
Un soir au début des années 70, Jacob Desvarieux, guitariste et arrangeur, joue dans un bar en Guadeloupe. Pierre-Edouard Decimus, vieux routier de la musique antillaise, est présent. Il aime sa façon de jouer et il décide de lui donner son numéro pour voir s’ils peuvent créer un groupe ensemble.
« C’est ainsi que le groupe Kassav’ s’est formé », raconte un fan, amateur de zouk depuis le début. Ils ont choisi le nom Kassav’, qui désigne une galette de manioc servant comme base de nourriture à la population de l’île.
Une nouvelle démarche musicale
Lorsque Pierre-Edouard Decimus, membre du groupe « Les Vikings », originaire de la Guadeloupe, et Jacob Desvarieux décident de contacter le musicien de carnaval Freddy Marshall, c’est pour concevoir une nouvelle démarche musicale. Ils font appel à Georges Decimus, le frère de Pierre-Edouard, qui leur propose d’essayer d’adapter la musique populaire de la Guadeloupe, le gwoka, en y intégrant des instruments modernes. Le gwoka est une musique jouée avec des tambours. Elle va servir de base à la musique de Kassav’.
La chanteuse Jocelyne Béroard intègre le groupe en 1983, après avoir chanté les chœurs dans un titre du deuxième album, Soley, en 1980.
La naissance d’un genre musical
Pour leur premier enregistrement, ils travaillent avec des musiciens de studio qui vont interpréter ce qu’ils imaginent. C’est d’abord expérimental.
Une première chanson est enregistrée en studio en novembre 1978. Au début de l’année suivante, paraît le premier album, qui s’intitule Love and Ka Dance. Un nouveau genre musical est né : le zouk.
Comme le souligne RFI Musique dans un article de février 2014, « l’apparition de nouveaux sons, surtout au niveau des basses, claviers et cuivres, donne à cette musique un air de modernité et surtout de fête ». La musique de Kassav’ est vivante et dansante.
Kassav’ entre dans la légende populaire des Antilles
Avec la chanson Zouk-là sé sél médikaman nou ni, les musiciens montent au sommet de la gloire. Leur démarche musicale met en avant le côté festif du groupe. Leurs disques deviennent des références musicales, le succès augmente et le groupe entre rapidement dans la légende populaire des Antilles.
En 1984, Kassav’ s’associe à Georges Debs, producteur en Martinique. Le premier concert d’une longue série a lieu au Zénith de Paris en juin 1985.
Le succès mondial de Kassav’
Grâce à la chanson Zouk-là sé sél médikaman nou ni, qui a été écoutée partout dans le monde, particulièrement dans les fêtes et dans les concerts donnés pour les enfants et les adultes dans plein de pays, le groupe triomphe. Depuis leur création en 1979, ils ont vendu cinq millions d’albums dans le monde et ils ont sorti d’autres tubes comme Mwen di ou awa ou Soulajé Yo.
Malgré tout, certaines personnes commencent à se lasser de leur musique et ne l’écoutent plus.« Je ne sais pas comment les gens se placent par rapport au zouk. En 1988, nous étions le meilleur groupe français, aujourd’hui on nous classe dans les musiques du monde. Ce que je sais, c’est que nous intéressons plein de pays, et ce n’est pas très grave si l’on nous voit un peu moins à la télévision en France », explique Jocelyne Béroard, dans une interview qui a été faite à Manosque puis mise sur le site Haute-Provence.com.
« Avec Kassav’, nous avons créé un style, c’était passionnant au début, il a fallu ensuite le développer. Cela demande de l’énergie, c’est très intense car il ne faut pas décevoir le public », termine Jocelyne Béroard.
Jeanita
Tand'M Danse 